Le Coach, agent du changement

22/11/2024
Sylvie Baille
Le Coach, agent du changement

Qu’est-ce qui déclenche le changement ? Qu’est-ce qui nous décide un jour à faire ce pas, à dire ce mot, à prendre cette voie neuve ?

Parfois c’est une émotion désagréable, qui va nous faire cesser un geste, qui va nous faire renoncer, abandonner, lâcher-prise, qui va nous détourner de ce qui ne nous semble plus adapté à ce que nous sommes devenus.

Parfois ce sont des émotions positives de découverte, d’accueil, de libération, de joie, c’est une prise de conscience qui nous donne envie d’autre chose, une envie d’ailleurs, une envie de neuf… 

Parfois ce sera une rencontre qui agira comme un révélateur.

Parfois ce sera un événement qui créera cette césure entre un avant et un après.

Soudain, l’énergie abonde 

Alors des décisions se prennent, des actes se posent, ce que nous ne finissions plus de finir ou de mûrir, devient soudain évident, incontournable, impératif.

J’ai coutume de rappeler aux stagiaires-coachs que « la porte du changement ne s’ouvre que de l’intérieur ». Aussi le changement ne dépendra que de la personne elle-même, de sa compréhension des enjeux, de son consentement plein et entier. 

Car, pour que la personne s’implique vraiment dans le changement qu’elle projette, avec les évolutions de ses croyances, les éventuels bouleversements dans ses routines et ses relations, il est nécessaire de vérifier si elle se mobilise en conscience et en accord avec elle-même.

Le changement s’initie en nous avant d’être visible à l’extérieur. 

Les questions stratégiques

À cette étape, les questionnements stratégiques que le coaching propose, permettent de faire déjà un état des lieux, une remise à plat de la situation, : de quelle base partons-nous ? Quelles en sont les possibilités, les opportunités et les contraintes ? Que sera-t-il important d’en conserver ? que peut-on laisser aller ? etc.

Et puis, il sera temps de définir le cap, le but, l’horizon vers lequel on va diriger ses pensées, sa charge émotionnelle, ses actions,

Plus l’objectif est précis, clair, détaillé, bien compris par le coaché et par le coach et plus les séances seront productives ! 

Il s’agira de préméditer des actions à mettre en œuvre en visant l’efficacité, en pratiquant parfois telle manière d’exprimer, de faire ou de ressentir.

Le changement est souvent anxiogène

Le coach s’assure que son client est convenablement soutenu dans ses démarches par des alliés, des mentors, des collègues, des anis, et ses proches, en autant que la chose soit possible.

Le coach sert de témoin, et aussi valide, encourage, challenge parfois ce qui est dit ou fait pour s’assurer de la solidité d’une décision ou d’une croyance-ressource…

Il s’agit de donner de la robustesse à ce projet qui se construit. Il peut y avoir à mener des tests, des évaluations, et débriefer dans des comptes rendus le résultat de ce qui aura été expérimenté. 

C’est assurer une amélioration continue et ancrer de nouvelles manières de penser, de ressentir et de faire.

Ce qui favorise la mise en oeuvre du changement

- Une tension émotionnelle entre un pôle positif et un pôle négatif

- L’aversion : on ne tolère plus ce qui est désagréable, la douleur, la peur, la colère, le stress, la frustration, la détresse…

- Le « ça suffit », c’est-à-dire l’effet de seuil, quand c’est assez, etc.

- Les attractions : quand on ne désire plus que ce qui est agréable, le plaisir, les rêves, les valeurs, les visions, l’anticipation, l’aspiration, les possibilités, la croissance, le développement, etc.

- La compréhension réflective : soit la prise de conscience, la connaissance, l’aperçu, la découverte, le euréka !, la clarté de la vision, etc.

- La décision : le choix, la volonté, la capacité à dire non à ce qui est obsolète, et oui à ce qui est neuf, l’audace, le courage de se libérer, la mise en oeuvre, l’implication, etc.

- Le réveil créatif : le remue-méninges, le mind-mapping, la planification, le « comment faire », le plan d’action, la to-do list, l’ordre du jour, la stratégie, etc.

- L’action : le premier pas, la pratique, l’expérimentation, l’apprentissage, la mise en application, la performance, etc.,

- Le renforcement : le soutien, l’encouragement, la validation, la reconnaissance, la récompense, la célébration, le support, le partage, le feed-back positif, etc.

- Le test : le stress surmonté de la mise en actes, l’accueil des résultats, l’évaluation, le feed-back, la reformulation, le suivi, le bilan, l’ancrage en soi de nouvelles compétences, l’envie d’aller plus loin...

- etc.

Parfois une expérience-éveil, la découverte d’un nouveau concept, peut amener un changement radical et immédiat. 

Cependant, la force des habitudes, la sécurité des routines, mêmes des plus désagréables, fait que le changement se fait avec plus d’assurance en suivant un plan de coaching.

Le plan d’action sera mis en action si l’énergie émotionnelle est au rendez-vous, car même si très rationnellement les choses semblent faisables et même souhaitables, il sera difficile de concrétiser quoi que ce soit si le cœur n’y est pas.

3 questions utiles 

- La motivation est-elle réelle, suffisante, la personne est enthousiaste ?

- Ses aversions sont-elles suffisamment aversives pour qu’elle les abandonne et se dirige vers ce qu’elle désire d’heureux et de joyeux, même au prix d’inconforts passagers ?

- La personne a-t-elle bien conscience de ce qu’elle choisit, les exigences, les conséquences, et aussi des investissements personnels auxquels elle va devoir consentir ?

Motivation profonde, clarté du choix, engagement réel.

Baliser le chemin

Il n’est rien de plus anxiogène que de cheminer sans savoir où nous allons.

Ainsi quand une personne adulte, qui existe dans une vie très construite, structurée de conditionnements, au quotidien fait d’habitudes, aux relations empreintes de rituels, etc., envisage de changer sa vie, il importe de baliser le chemin, d’avoir au moins une idée des grandes étapes qui vont se présenter, ne serait-ce que pour abaisser le niveau d’anxiété et offrir une visibilité.

Car il y aura des mises en action, des expérimentations, des répétitions, des séquences, des accélérations et des plages de repos…

Il y aura aussi des mises en suspens le temps d’aller acquérir des apprentissages, des compétences, des ressources, de nouer des relations et des partenariats, de terminer des tâches incontournables, etc.

Le rôle du coach

Il est d’abord le maître du cadre et du processus, il utilise le questionnement pour permettre de clarifier ce dont il est question et de préciser ce qui est désiré,

Il sait rebondir pour approfondir et relancer et aussi donner du feed-back pour enrichir et réorienter éventuellement.

Il encourage, et ancre au fil des acquisitions ce qui est acquis par son client en le validant.

Le coach est ainsi :

- Un enquêteur

- Et un facilitateur

- Aussi un éveilleur et un « conscientiseur »

- Parfois même co-créateur

- Il sait être entraîneur et supporteur…

Aller à deux, deux expériences, deux sensibilités, deux intelligences, c’est agrandir ses perspectives, affiner sa vision, se sentir épaulé.e, être avec.

Sylvie Baille, Coach


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